Le sport féminin dans l'entre-deux-guerres, une "grande attraction" ? 

Au tournant du XX ^e siècle, la pratique sportive au féminin est encore limitée, partagée entre une éducation physique nécessaire à la bonne santé des mères et des activités de loisirs mondains. Le sport féminin, quand il est pratiqué, est réservé aux femmes émancipées de la société française. "Les jeunes filles viennent au sport : c'est un fait. Beaucoup s'en réjouissent ; quelques-uns le déplorent ; d'autres encore restent indécis - sinon indifférents - devant cette forme nouvelle de l'activité humaine." C'est par ces mots que Marie Houdré (1883-1982), institutrice puis médecin, pionnière du rugby féminin, observe, en 1921, les débuts du sport féminin en France et les réactions contrastées que suscite cette nouvelle pratique sociale. 

Alors que les sources, textuelles et iconographiques, ne cessent de promouvoir la vigueur (virile) des athlètes et réservent la parole à des représentants associatifs ou institutionnels masculins, les femmes n'apparaissent que de façon ponctuelle. C'est cette histoire, longue et contrastée, du combat des femmes pour l'égalité sportive dans l'entre-deux-guerres que nous vous proposons de découvrir à partir d'un corpus textuel et iconographique issu des Archives de Rennes. En passant par l'évolution de l'image de la pratique sportive féminine, puis par le changement des mentalités et enfin par l'émancipation des femmes, ces documents nous offrent un tableau saisissant de ces inégalités entre les hommes et les femmes dans le milieu sportif rennais, et plus largement français, de l'entre-deux-guerres.